Voici le discours véhiculé par notre culture au sujet de la sexualité :
1. L’oppression du passé. Dans le passé, les cultures anciennes entouraient la sexualité de toutes sortes de tabous. En général, les relations sexuelles en dehors du mariage étaient interdites afin de contrôler les femmes, pour permettre aux hommes de protéger leurs filles et leurs épouses, qui étaient vues comme leur propriété.
2. Le besoin d’une expression authentique. Mais à l’époque moderne, nous en sommes venus à croire en la liberté et aux droits des individus, y compris le droit d’aimer qui nous voulons dans le cadre d’une relation consensuelle. La science nous a montré que la sexualité est une chose saine et un élément crucial de l’identité d’une personne. Il s’agit également d’un droit humain et, par conséquent, nous ne pourrons nous développer et nous épanouir en tant qu’êtres humains uniquement si ce droit de choisir est accessible à tous de manière égale.
3. La lutte pour aimer qui nous voulons aimer. Au cours du siècle dernier, un certain nombre d’individus courageux – généralement des femmes, des homosexuels et des transgenres – se sont héroïquement opposés à la culture oppressive et ont déclaré : « Voilà qui je suis ! Ne laissez personne vous dire qui vous pouvez ou ne pouvez pas aimer ! ». Nombre des premiers héros de ce mouvement ont été marginalisés et beaucoup sont morts pour avoir voulu défier les élites culturelles.
4. Les droits durement acquis d’aujourd’hui. Mais aujourd’hui, nous avons une culture qui affirme le droit d’avoir des relations sexuelles en dehors du mariage, de mener des relations homosexuelles et de les inclure dans l’institution légale du mariage, et d’autoriser les gens à choisir leur propre sexe. Par tous ces changements, nous sommes en train de forger la première société humaine de l’histoire qui soit sexuellement positive et dans laquelle toutes les personnes peuvent vivre en tant qu’êtres sexuels égaux.
5. Le danger permanent. Malgré ces grandes réalisations, la plupart des endroits dans le monde – et de nombreux endroits dans notre propre société – résistent encore à cette culture saine de liberté et de justice sexuelles. En effet, certains voudraient revenir en arrière et faire reculer ces droits. Nous ne devons en aucun cas permettre à des forces régressives, au premier rang desquelles la religion, de nous priver à nouveau de ces droits.
Ce métarécit moderne sur la sexualité crée une intrigue, dont les ingrédients sont la lutte entre des héros courageux et des méchants oppresseurs et fanatiques, avec, bien entendu, un « happy end ».
Ce métarécit particulier repose toutefois sur plusieurs croyances qui sont présumées vraies, bien qu’aucune preuve ne les appuie. Il s’agit des conceptions modernes de la liberté et de l’identité et, comme nous le verrons, de l’histoire. Les chrétiens ne peuvent pas parler au monde de la sexualité d’une manière convaincante si nous nous contentons de répondre à ce métarécit par une liste d’impératifs moraux, aussi bibliques soient-ils. Nous devons inscrire l’éthique sexuelle chrétienne dans un contre-récit, fondé sur le grand récit biblique de la rédemption. Pour ce faire, nous devons relever trois défis.